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Rencontre avec le pianiste Valère Burnon

Actualités

30 avril 2025

Ce 17 avril, nous avons accueilli au Delta Valère Burnon, jeune pianiste marchois de 26 ans, qui participera tout prochainement au prestigieux Concours Reine Elisabeth. Il est l’un des deux candidats belges à être sélectionné parmi les 70 candidats venus des quatre coins du monde. Il nous a proposé deux concerts exceptionnels qui s’inscrivaient dans son programme de préparation pour ce concours.

Nous en avons profité pour lui poser quelques questions.

– Le Delta : Comment êtes-vous tombé amoureux du piano et quel a été le déclic pour en faire votre voie ?

Valère Burnon : À l’origine, c’est le violon qui m’attirait. Mes parents m’ont inscrit au pré-solfège car je chantais tout le temps, et c’est ainsi que j’ai découvert la musique. J’ai commencé par vouloir jouer du violon, mais très vite, ils ont remarqué que je reproduisais de mémoire des mélodies sur un petit clavier que nous avions à la maison. Ils m’ont alors proposé aussi des cours de piano, et c’est cet instrument qui a fini par s’imposer. Je crois que ce qui m’a séduit, c’est la possibilité de faire de la musique seul, sans dépendre d’un accompagnateur. À partir de là, les choses se sont enchaînées naturellement. Depuis mes six ans, le piano m’accompagne, et plus de vingt ans plus tard, il continue à me passionner.

– Le Delta : Vous vous apprêtez à participer au prestigieux concours Reine Elisabeth. Que représente ce défi pour vous ?

Valère Burnon : Pour un musicien belge, ce concours a une signification toute particulière. Bien qu’il existe de nombreux concours internationaux de piano, celui-ci occupe une place à part, surtout pour nous qui l’avons suivi dès l’enfance. Je me souviens avoir regardé les finales en me disant : « C’est quand même quelque chose de grandiose. » Aujourd’hui, y participer donne le sentiment d’une boucle qui se referme. J’essaie de garder la tête froide, de ne pas me mettre de pression inutile, et de le préparer comme n’importe quel autre concours. Mais je sais que, intérieurement, ce sera très différent. Si je parviens à jouer comme je le souhaite, je sais que le public belge sera derrière moi. Ce sera sans doute une aventure intense, et j’espère pouvoir y prendre un maximum de plaisir, malgré le stress inévitable.

Valère Burnon en concert au Delta le 17 avril 2025 dans le cadre du cycle NAMusiq’ – © Bernard Rie

– Le Delta : Qu’avez-vous ressenti en jouant à Namur au Delta, devant votre public, juste avant ce grand rendez-vous du concours Reine Elisabeth ?

Valère Burnon : Ce concert m’a été proposé par Étienne Rappe, un de mes anciens professeurs, il y a déjà un an et demi, dans la perspective de ma préparation au concours. Il s’inscrivait dans une série de concerts destinés à roder les œuvres que je compte y interpréter. Revenir jouer à Namur, tout près de chez moi, a été très agréable. Cela faisait longtemps que je n’étais pas monté sur scène dans cette salle, que j’ai connue à l’époque où elle s’appelait encore la Maison de la Culture. La redécouvrir après sa rénovation, avec sa nouvelle acoustique, a été une très bonne surprise. Le piano était excellent, le public chaleureux, et j’en garde deux expériences très positives.

– Le Delta : Qu’est-ce que vous aimeriez dire à de jeunes musiciens ou de jeunes pianistes qui ont envie de se lancer dans une carrière musicale ?

Valère Burnon : J’ai eu la chance de rencontrer les bonnes personnes au bon moment et de recevoir les conseils dont j’avais besoin. Ce que je dirais aux jeunes, c’est de ne pas se laisser envahir par l’obsession de la réussite ou la projection dans l’avenir. Il faut apprendre à savourer l’instant présent et à aimer profondément la musique que l’on joue. C’est cette sincérité qui touche les auditeurs : si nous-mêmes ressentons du plaisir, nous sommes capables de transmettre notre passion. Bien sûr, cela demande énormément de travail, de volonté, et une remise en question constante. Mais quand on est véritablement passionné, ces exigences deviennent naturelles.


Valère burnon, jeune prodige

Né en 1998 à Marche-en-Famenne, Valère Burnon s’impose aujourd’hui comme l’un des pianistes les plus prometteurs de sa génération. Formé dans des institutions prestigieuses en Belgique, en Allemagne et en Italie, il a perfectionné son art auprès de grands noms du piano. Récompensé dans de nombreux concours internationaux, il se produit régulièrement sur les plus belles scènes d’Europe, aux côtés d’orchestres de renom. Porté par une quête d’expressivité et de sensibilité musicale, Valère explore avec finesse un répertoire allant des classiques aux compositeurs contemporains méconnus. En parallèle de sa carrière de concertiste, il transmet sa passion en tant qu’assistant en musique de chambre au Conservatoire Royal de Liège.

→ Retrouvez son parcours ici.