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01.12.20 21.02.21

Vu.e de dos – Images à contre-courant

Cette exposition est consacrée à la figure humaine vue de dos dans l’art contemporain. Elle souhaite interroger le pouvoir subversif de l’anonymat qu’implique cet anti-portrait au regard de phénomènes actuels tels que la prolifération massive de « selfies » sur les réseaux sociaux ou les dispositifs de surveillance par reconnaissance faciale, mais aussi, tout récemment, le port du masque sanitaire qui est venu modifier de façon inédite les modes d’apparition des individus dans l’espace public.

L’impulsion initiale de cette exposition est tout d’abord le constat que la figure vue de dos constitue un motif récurrent dans l’histoire de l’art occidental qui n’a pourtant que rarement fait l’objet d’un traitement spécifique. Ensuite et surtout, ce thème nous apparaît particulièrement actuel au regard du fonctionnement médiatique de notre société contemporaine. En effet, l’anonymat qu’implique la posture de dos n’est-il pas une manière de déjouer le phénomène massif de dévoilement de soi qu’ont engendré l’usage intensif des médias sociaux et, plus particulièrement, la production quotidienne de milliers de « selfies » ? Plus encore, cet anonymat ne peut-il pas également apparaître comme un acte délibéré de résistance aux innombrables dispositifs de surveillance (par la reconnaissance faciale notamment) qui se sont répandus ces dernières années dans nos cités au point de devenir une menace pour les libertés individuelles ? Dans ce contexte, réfléchir à l’apparition de la figure humaine de dos conduit inévitablement à adopter une position critique vis-à-vis du fonctionnement des images de soi ou de la place des individus dans l’espace public.

À ceci s’ajoute le contexte inattendu et proprement extraordinaire dans lequel l’exposition sera reçue ; celui de la crise liée à la propagation pandémique du virus SARS-CoV-2. Parmi les précautions sanitaires imposées aux populations mondiales, le port d’un masque facial restera pour longtemps encore un symbole fort de cette crise. Voilant une partie du visage et enrouant la voix au point de nous rendre méconnaissable et inaudible, ce masque est le symbole du souci de soi et des autres autant que celui de l’asservissement des populations aux impératifs de la sécurité sanitaire. À la légion d’images emblématiques de rues désertes, et de masques et gants abandonnés, qui ont fleuri dernièrement dans les médias, est venu s’en ajouter une nouvelle: celle du personnel médical tournant le dos à la Première ministre belge, Sophie Wilmès, à son arrivée à l’hôpital Saint Pierre, le 17 mai 2020. Rassemblées en une « haie du déshonneur », les blouses blanches dénonçaient la mauvaise gestion politique de la crise sanitaire. Quelques jours plus tard, le mouvement faisait tâche d’huile et se répandait dans plusieurs villes de Belgique. Il connaissait même un prolongement virtuel, certain.e.s internautes adoptant la même position dans leur photo de profil. Le dos devenait ainsi le symptôme visible d’une colère trop longtemps refoulée et l’incarnation d’une nouvelle forme de résistance.

À travers un choix de pièces d’une vingtaine de plasticien.nes, l’exposition tente de dresser un panorama de ce motif esthétique et de cerner le pouvoir subversif que recèle cet anti-portrait dans la production artistique.

Artistes : Carlos Aires, Jane Evelyn Atwood, Charlotte Beaudry, Michael Borremans, Dirk Braeckman, Gilles Caron, John Coplans, Daniel Dezeuze, Sylvie Eyberg, Esther Hovers, Yves Lecomte, Adam Mc Ewen, Bruce Nauman, Shirin Neshat, Simone Niquille, Ria Pacquée, Michelangelo Pistoletto, Simon Schubert, Trine Søndergaard, François Struzik, Freddy Tsimba.

Ria Pacquée, Westeastwest, 2010, projection diapositive digitalisée, 3 min 12, courtesy de l’artiste
Réserver

Salle

Expo 1, Expo 2

Tarif

5 € / 3 € / 1€ pour les détenteurs du Pass Delta Gratuit pour les - de 12 ans et Art. 27

Public

Tout public

Particularité(s)

  • Réservation souhaitée
  • En raison de l’épidémie de Covid 19, nous avons dû réduire la jauge de nos salles. Nous espérons pouvoir augmenter notre capacité d’accueil dans les prochaines semaines. N’hésitez pas à consulter régulièrement notre site et nos réseaux sociaux afin de suivre l’évolution de la situation.
  • Le port du masque est obligatoire dans tout le Delta, y compris durant les activités et spectacles se déroulant tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment.
  • Un catalogue d’exposition avec les textes de Maud Hagelstein, Isabelle de Longrée, Sébastien Laoureux et Anaël Lejeune est publié par Stichting Kunstboek à l’occasion de l’exposition. Prix : 20€