Dans le cadre du festival Agir pour l’eau et les fleuves.

Dialogue mouvant sur nos devenirs aquatiques : 

Entre sécheresse et débordement, nos corps, nos villes, nos terres vacillent. L’eau se fait rare, puis violente. Elle s’efface, puis revient trop fort. Que nous dit-elle de notre manière d’habiter le monde ? Que nous apprend l’instabilité des fleuves, des nappes, des pluies ? Une hydrologue engagée et un philosophe des mondes marrons unissent leurs voix pour penser ce présent liquide. Ensemble, ils explorent les seuils : entre mémoire coloniale des barrages et crues contemporaines, entre fuite et résistance, entre catastrophe et résilience. 
Leurs mots seront traversés de gestes, de silences, de suspensions : Emma Bigé, Mabeuko Oberty, Myriam Rabah-Konaté offriront des interludes dansés, comme autant d’écoutes de l’eau, du rythme de nos corps et des fleuves. 

Emma Haziza est docteure de l’École des Mines de Paris et experte reconnue en adaptation climatique, chercheuse et entrepreneure française œuvrant activement au développement de stratégies pour renforcer les capacités des populations et des territoires à mieux anticiper, prévenir et faire face aux catastrophes naturelles. Reconnue pour son engagement dans la sensibilisation du public et des décideurs, Emma Haziza est aujourd’hui une des voix les plus influentes en France pour permettre une prise de conscience des enjeux liés à la ressource et eau et la gestion des risques naturels. Membre du conseil scientifique de la planification écologique du ministère de la transformation et de la fonction publique, du conseil scientifique de l’UNICEF et administratrice d’Eau de Paris, elle partage son expertise sur les médias français offrant une analyse des enjeux liés à l’eau. Son émission « Un degré de conscience » sur France Info a en effet contribué à sensibiliser des millions de français aux enjeux climatiques et aux solutions d’adaptation existantes.

Dénètem Touam Bona est philosophe et artiste. Il questionne la mémoire de l’esclavage en la transposant dans une réalité contemporaine troublante de similitudes et collabore avec l’Institut du Tout-Monde. Il s’attache à repenser la question du refuge à la lumière de l’expérience historique du marronnage (les arts de la fugue des esclavisé.es). Face à l’abolition en cours du droit d’asile, face à l’extinction des espèces vivantes, face à l’empire croissant des algorithmes sur nos vies, il appelle à la réactivation des arts marrons du camouflage. Il est notamment l’auteur de Cosmopoéticas do réfugio (Cultura e barbarie, 2020), de Sagesse des lianes (Post Editions, 2021) et de Fugitive, where are you running ? (Polity press, 2023).

Emma Bigé étudie, écrit et traduit entre les champs de la danse, des études queers et des inhumanités environnementales. Agrégée, docteure en philosophie, danseuse et commissaire d’exposition, elle est notamment l’autrice de Mouvementements. Écopolitiques de la danse (La Découverte, 2023) et la co-autrice avec Clovis Maillet de Écotransféminismes (Les liens qui libèrent, 2025).

L’écriture poétique, la performance chorégraphique et la recherche théorique traversent Mabeuko Oberty autant qu’ol les traverse. Dans son parcours trans*disciplinaire, s’entremêlent des études en médecine, sciences du langage et socio-anthropologie, à une vie de pédagogue à l’école comme dans les lieux de soin et les ateliers de danse.

Myriam Rabah-Konaté danse, écrit, traduit et produit des documentaires sonores entre Marseille, Rabat et la Seine-Saint-Denis. Elle travaille en tant qu’interprète auprès du chorégraphe Radouan Mriziga dans sa pièce Libya  et transmet la danse improvisée depuis une perspective critique et fugitive.

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