Un film de Nicolas Autheman (2015, FR, 52’).
Le portrait inspiré d’un artiste inclassable, autodidacte visionnaire, incompris et sûr de son génie. Un solitaire épaulé par Apollinaire et Picasso.
Henri Rousseau, dit « le Douanier Rousseau » (1844-1910), est un cas unique dans l’histoire de la peinture. Autodidacte sûr de son génie, maîtrisant mal des règles aussi fondamentales que la perspective mais guidé par un désir irrépressible de peindre, ce modeste employé de l’octroi quitte autour de la quarantaine les berges de la Seine où il a officié pour se consacrer corps et âme à l’art.
Exposées pour la première fois au Salon des indépendants en 1885, ses toiles suscitent la dérision ou le mépris par leur naïveté. Mais ni les quolibets, ni le dénuement, ni les coups du destin (il perdra ses deux épouses et sept de ses huit enfants) ne découragent le peintre. Parce qu’elles préfigurent l’art moderne de façon saisissante, ses visions naïves d’un monde exotique imaginaire – natif de Bretagne, il n’a jamais quitté Paris –, peuplé de jungles luxuriantes et de belles endormies, sont aujourd’hui connues dans le monde entier. Henri Rousseau fut d’ailleurs soutenu jusqu’à sa mort par Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso et Robert Delaunay, qui voyaient dans sa peinture des possibilités d’abstraction encore inconnues.