Projet pluridisciplinaire sous forme de mockumentaire, porté par Mathilde Laroque, en cours de création 2020-2021-2022

« Je suis Nijinski » est le 4ème volet d’une recherche qui questionne la folie et ce qui nous lie à la vie et à la mort à travers une expérience profonde de la suspension, aussi bien spatiale que temporelle. Depuis le début de ce processus pluridisciplinaire, le travail de Mathilde Laroque réunit des artistes et technicien.ne.s, des thérapeutes, des patients, des amateurs, enfants comme adultes. Il est notamment porté par le Centre Neuro-Psychiatrique de Dave Saint-Martin.

Mathilde et son équipe sont au Delta pour poursuivre le travail de mise en scène de ce mockumentaire. Un mockumentaire est un documentaire parodique qui a pour but d’analyser ou de parodier la forme du documentaire en elle-même. Il indique de façon plus ou moins évidente au spectateur son côté fictif. « Je suis Nijinski » met en scène Mathilde Laroque dans son propre rôle, en brouillant les frontières entre la fiction et la réalité. La danseuse crée un cadre intime avec les spectateurs, leur confiant une partie de son histoire personnelle, jusqu’à sa rencontre avec Nijinski.

Les sujets traités, comme la mort, l’amour, la solitude, qui paraissent parfois dramatiques, trouvent dans son corps et ses mots une autre dimension : une sorte de résilience, voire une insouciance juvénile. Le chemin pour y arriver est semé de troubles, mettant à l’œuvre des archives de Nijinski, des faits marquants d’histoire et d’actualité, une expertise psychiatrique, un cours de danse, un mariage…Plusieurs médiums sont utilisés pour en rendre compte : capsule sonore, vidéo, photos, mouvements, textes.

Construit sur une double lecture, l’écriture théâtrale et chorégraphique emploie un ton au second degré, comme un geste artistique pour pointer du doigt les travers de notre société qui tendent à nous rendre fous/folles.

Cette création réunit sur scène les présences d’un corps, de voix, d’objets et d’images qui se répondent. Il y est question d’amour et de folie, de chute et suspension, de sourires et de sauts, de sensualité et de guerres… Quand les histoires individuelles entrent en scène et se déplacent vers une dimension d’héritage collectif, on sait pourquoi la culture est essentielle.

Conçu et interprété par Mathilde Laroque
En collaboration avec Delphine Salkin (Co-mise en scène), Zoé Suliko Tabourdiot (Son et vidéo), Bogdan Zamfir (Voix off de Nijinski), Daniel Lévy (Lumières), Albane Roche (Costume), Valentine Bidot (Régie) et Zoé Budin (Assistante)

made with heART asbl – photo : © Zoé Tabourdiot